Le placard

Le placard, celui de l’histoire, se trouve au milieu de pleins d’autres. A regarder de loin, il est insignifiant, banal, mais c’est ce qui en fait son importance. Caché à la vue de tous, il détient en son sein une grande richesse. L’humanité et ses possibles évolutions. Ce placard, notre narrateur le découvre par hasard et comme un jeu, il décide de l’ouvrir. Il découvre tout un monde invisible pour nous.
Un homme sur qui pousse un gingko, une femme qui enterre sa sœur tous les jours, ces personnes qui dorment des mois et qui se réveillent en pleine forme… Mais alors le docteur Kwon, qui gère ce placard n°13 (rien de superstitieux ici, un hasard également) le rencontre et « l’embauche ». En quoi consiste ce travail ?
D’abord nettoyer le placard et le bureau, puis répondre au téléphone. Sa semaine est rythmée par ses appels étranges mais qui deviennent habituels, normaux pour lui, jusqu’à ce qu’une organisation le contacte pour mettre la main sur un dossier bien précis de ce placard. A partir de là, le danger est partout, le mensonge également. Qui croire quand on ne sait même pas vraiment qui on est ?

« Si on veut découvrir qui on est vraiment, il faut parfois oublier le pays natal, et devenir nomade. » A l’image de Ludger Sylbaris, seul survivant de l’éruption volcanique en 1908 à St-Pierre, qui écrira son passé, ses souvenirs remplis d’images métaphoriques sur ceux qu’il a pu observer pendant plus de vingt ans, notre narrateur nous livre sa vérité sur ces personnes « hors-normes », mais aussi sur sa propre vie. Il dira « Chacun suit son horloge propre, personne ne peut établir une horloge de Babel, un ordre absolu. » Chacun détient sa propre vérité.
Ce roman, raconté par un narrateur dont on ignore l’identité nous permet de poser un regard sur ceux que l’humanité oublie et laisse pour compte, cela nous permet nous-même de poser un regard sur notre propre humanité et sur tout ce qui nous entoure, comme une certaine critique de notre monde, ou une critique de nous-même.